When Oud meets Rabab

Sogdiana, le nom de l'orchestre, est composé de musiciens hautement expérimentés et professionnels qui enseignent leurs propres instruments de la manière dont cela se fait au conservatoire, avec des partitions. Même si nous ne pouvons pas communiquer en raison de la barrière de la langue, je ressens un bon échange entre nous et un fort intérêt de leur part. Firuza dirige un ensemble de plus de 20 musiciens, elle inspire le respect, la générosité, la connaissance et la gentillesse. Chaque membre fait preuve de respect et d'enthousiasme pour interpréter la pièce.

Ensemble, nous décidons de jouer une pièce traditionnelle ouzbèke joyeuse et dansante appelée "Tamanno". En ce qui concerne le choix des instruments, nous convenons que le Doira, le Bukhara Rubab, le Ney, le Gygak, le Kopuz et le Qushnay accompagneront les deux instruments principaux : le Rubab et l'Oud.

Le Rubab et l'Oud sont tous deux des instruments monophoniques. Personnellement, je ressens qu'ils ne résonnent pas très bien s'ils se chevauchent lorsqu'ils sont joués simultanément. Par conséquent, cette pièce est abordée sous forme de "dialogue" ou de motif "question et réponse". Cette structure permet à l'auditeur de percevoir les saveurs, les ornements et les subtilités de ces deux instruments. Leurs ornements sont vraiment différents. Bien que la manière classique de jouer de l'Oud ne corresponde pas vraiment à celle du Rubab, j'essaie néanmoins d'apporter une "touche Rubab" à ma façon de jouer de l'Oud. Il me faut un certain temps pour comprendre la manière dont ces ornements sont joués dans la pièce "Tamanno". Même si j'ai la partition de la pièce entre mes mains, le fait que les musiciens jouent si différemment de ce qui est annoté m'empêche de me fier uniquement aux annotations.

Après avoir enregistré le son au conservatoire, nous filmons le clip musical dans une ancienne madrasa (madrasa d'Abdulkasim Sheikh) datant du XVIe siècle. Il s'agit initialement d'un complexe comprenant une mosquée, une madrasa et un bain public. Dans cette cour carrée bordée par les dortoirs où vivaient autrefois les étudiants, vêtus du costume de l'orchestre Sogdiana, nous nous asseyons tous sur un "tapchan" traditionnel (table-lit) et jouons dans cet endroit merveilleux et historique. C'est sans aucun doute l'un des moments les plus vibrants de mon voyage.

Merci à l'Orchestre Sogdiana et au chaleureux peuple ouzbek!